Image par Ronald Carreño de Pixabay
Un point de bascule sur les marchés ?
Assiste-t-on à un changement de leadership sur le marché ?
Les 7 magnifiques et notamment NVIDIA ont déçu le marché cet été. NVIDIA, star des marchés a perdu près de -10% hier. L’hyper concentration de la performance sur quelques titres est-elle en train de changer ? Assiste-t-on à un changement de leadership sur le marché ?
Nous avons posé la question à plusieurs gérants d’actions internationales…
Sébastien Lalevée – Directeur Général Arbevel
La concentration actuelle, ie 30% du S&P 500, est moindre qu’au pic de la bulle technologique et similaire aux années 1970 mais avec des niveaux de rentabilité plus élevés et des positions de marchés solides. Les éléments prônant le maintien de cette concentration sont liés aux incertitudes géopolitiques et macro qui incitent à la prudence et on constate que si un directeur informatique ne sera jamais licencié en achetant de l’IBM, un gérant ne sera pas blamé pour un achat d’une de ces valeurs si populaires. Evidemment, le développement de la gestion passive et Momentum incite également structurellement à la concentration. Au sein des « 7 magnifiques », 5 (Apple, Meta, Google, Microsoft, Amazon) étaient déjà des vainqueurs de la révolution Internet et réalisent l’exploit d’être bien positionnées vis-à-vis de la révolution IA/Infrastructure en cours tout en gardant une valorisation raisonnable du fait d’une rentabilité toujours croissante car ils réussissent déjà à monétiser l’IA. Tesla et Nvidia sont 2 cas différents qui ont émergé plus récemment au sein des magnifiques et qui incitent à la prudence. Tesla subit la concurrence et les aléas de croissance des véhicules électriques alors que Nvidia devrait connaitre les effets des mathématiques (à force de faire 100% de croissance constamment depuis 2 ans, ca devient plus dur…) au moins à partir de 2026 c’est-à-dire rapidement pour les marchés financiers. Certes la valorisation n’est pas si élevée mais croire que la marge brute va rester à 78% est un pari que l’histoire en général ne valide pas.
La croissance des EPS du S&P500 a été tirée en grande partie par les mag7 en 2023 et au S1 2024. D’après le consensus, les 493 autres prennent le relais à partir du T3 de cette année marquant ainsi une rupture et donnant une raison fondamentale à une rotation. Historiquement, au pic de concentration et dans un contexte économique neutre ou favorable, la hausse du marché s’est poursuivie avec un rattrapage des valeurs en retard, plutôt qu’un effondrement général et cela de manière progressive plutôt que brutale. La configuration actuelle, et notamment le cycle de baisse de taux d’intérêt de la FED et la BCE, pourrait permettre un rattrapage des valeurs en retard et faiblement valorisées comme les petites capitalisations afin que le private équity ne soit plus le seul acheteur à bon compte (maintenant que la valorisation est devenue un facteur secondaire d’achat d’actions, mais c’est un autre sujet…).